L’objectif de la réglementation professionnelle est de réduire le risque de préjudice pour le public tout en maximisant le bien-être des clients qui recherchent des services de counseling et/ou de psychothérapie. Les organismes de réglementation professionnelle sont tenus par la loi de protéger et de promouvoir l’intérêt public en réglementant l’exercice de la profession. Ainsi, le public peut s’attendre à un certain niveau de normes professionnelles de la part de tous les professionnels réglementées, quel que soit leur lieu d’exercice.
Le counseling est l’utilisation compétente et raisonnée d’une relation pour faciliter la connaissance de soi, l’acceptation et la croissance émotionnelle, ainsi que le développement optimal des ressources personnelles. Le but général des conseillers est de donner l’occasion aux gens de travailler à vivre de façon plus satisfaisante et en utilisant davantage ses propres ressources. Les relations de counseling varient selon les besoins, mais elles peuvent avoir pour objet des problèmes de développement, la prise de conscience et la résolution de problèmes précis, la prise de décisions, le traitement d’une crise, le développement du discernement et de la connaissance de soi, la résolution de sentiments de conflits intérieurs ou l’amélioration des rapports avec autrui.
Il n’est pas possible de faire une distinction généralement acceptée entre le counseling et la psychothérapie. Si certaines traditions bien établies utilisent les termes de façon interchangeable, d’autres font une distinction entre eux. Les différences sont plus liées à la formation et aux intérêts du psychothérapeute ou du conseiller et au milieu dans lequel il travaille, qu’à une différence intrinsèque dans les deux activités. Un psychothérapeute œuvrant dans un hôpital a plus de chances de travailler avec une clientèle ayant des troubles psychologiques graves plutôt qu’avec une clientèle ayant des problèmes pour lesquels on consulte généralement un conseiller.
En cabinet privé, cependant, un psychothérapeute a plus de chances de rencontrer des clients dont les problèmes sont moins sévères. De même, en cabinet privé, le travail d’un conseiller et celui d’un psychothérapeute se recoupent.Cependant, les conseillers qui travaillent pour des organismes bénévoles ou en milieu scolaire, que ce soit dans une école ou un collège, se concentrent en général davantage sur les problèmes courants et les difficultés de la vie quotidienne plutôt que sur les troubles psychologiques graves. Notons que plusieurs d’entre eux ont les compétences nécessaires pour offrir un service thérapeutique qui serait appelé psychothérapie dans n’importe quel autre contexte.
De 2008 à 2010, le Groupe de travail sur le projet (GTP) pour la mobilité de la main-d’œuvre, fondé par RHDCC, fit une recherche sur la gamme de titres, définitions et champs d’application de la profession du counseling au Canada et à travers le monde. Basé sur cette recherche et un sondage pan-canadien des praticiens qui travaillent dans divers milieux tels que la pratique privée, écoles, universités, organismes et soins de santé, une définition du counseling et un champ d’application validé de la profession ont été établis.Les résultats de la recherche avec des praticiens canadiens à travers le pays ont confirmé une compréhension que la « profession du counseling » est un terme générique étant inclusif de plus de 70 titres professionnels y compris ceux énumérés ci-dessous:
- conseiller-thérapeute
- psychothérapeute
- thérapeute en santé mentale
- conseiller/conseillère d’orientation
- thérapeute conjugal et familial
- conseiller en carrière
- orienteur
- orienteur professionnel
- psychoéducateur
- conseiller clinique
- conseiller/conseillère
- conseiller d’orientation professionnelle
En mai 2011, le conseil d’administration de l’ACCP a adopté la résolution que l’ACCP adopte l’utilisation de l’énoncé validé à l’échelle nationale de la définition et du champ d’application des professions de counseling et de psychothérapie, tels que déterminés dans le sondage mené en 2010 auprès des conseillers et psychothérapeutes canadiens par le Groupe de travail issu du Projet de symposium national.
Définition du counseling
Le counseling est un processus relationnel se basant sur un usage éthique de compétences professionnelles spécifiques afin de faciliter le changement humain. Le counseling aborde le bien-être, les relations interpersonnelles, la croissance personnelle, le développement de carrière, la santé mentale, ainsi que la maladie et la détresse psychologiques. Le processus de counseling se caractérise par l’application de principes cognitifs, affectifs, expressifs, somatiques, spirituels, développementaux, comportementaux, d’apprentissage et systématiques reconnus.
Champ d’application
Le conseiller professionnel:
- est sensible et disposé à prendre en compte les enjeux de diversité et d’inclusion;
- travaille dans le meilleur intérêt des individus, des couples, des familles, des groupes, des organisations, des communautés et du grand public;
- travaille au plan cognitif, émotionnel, expressif, somatique, du développement humain, des comportements, de l’apprentissage et des systèmes d’interactions;
- participe à la promotion de la santé mentale par le développement et l’amélioration :
- de la croissance et du bien-être personnels, relationnels, sexuels, professionnels et spirituels,
- de la prise en conscience de soi et des ressources personnelles,
- des prises de décision et de la résolution de problèmes.
- contribue ou offre des traitements pour le fonctionnement cognitif, comportemental, interpersonnel et émotionnel;
- applique des méthodes d’évaluation spécifiques et reconnues;
- peut également inclure des fonctions de supervision, d’enseignement, de formation, de consultation, de recherche, de diagnostic et de référence.
La réglementation professionnelle
Le paysage de la profession de counseling et psychothérapeute évolue rapidement. Au Canada, la réglementation relève de la compétence des provinces. Bien que les titres professionnels de ” psychothérapeute ” et de ” thérapeute en counseling ” soient différents selon les provinces réglementées, ces professions partagent des champs d’exercice, des normes de préparation professionnelle, des exigences en matière de formation continue, un code de déontologie et des normes d’exercice similaires.
Dans les provinces et territoires non réglementés, le titre de conseiller.ère canadien.ne certifié.e (CCC) de l’ACCP présente des qualifications et des critères de certification qui correspondent aux exigences des titres réglementés de psychothérapeute et de conseiller.ère thérapeute dans les provinces réglementées. Ces critères comprennent le respect d’un code de déontologie et d’une norme de pratique, une procédure disciplinaire et l’obligation d’actualiser régulièrement ses compétences pour conserver sa certification.
Les provinces/territoires en ROUGE réglementent actuellement la profession de Conseiller.ère/ thérapeute : Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard.
Les provinces/territoires en ORANGE réglementent actuellement la profession de psychothérapie : Ontario et Québec.
Les provinces/territoires en BLEU ne sont pas réglementés ou sont en cours de réglementation.
*YT, NT et NU ne cherchent pas à être réglementés pour le moment.
Cliquez sur chaque province pour en savoir plus sur le statut réglementaire ou les activités en cours.
Les praticiens qui se déplacent d’une province ou d’un territoire à l’autre doivent comprendre et respecter les exigences relatives à l’exercice de leur profession dans la province ou le territoire où ils s’installent. Pour en savoir plus sur la pratique interprovinciale, cliquez ici.
Questions fréquemment posées
Au Canada, la réglementation d’une profession relève de la responsabilité des gouvernements provinciaux et territoriaux. En ce qui concerne la réglementation du counseling et de la psychothérapie, ce sont les ministères de la Santé qui sont impliqués dans le processus de réglementation, puisque ces activités professionnelles sont considérées comme des services de santé et ceux qui les fournissent comme des professionnels de la santé.
La procédure de réglementation peut varier d’une province à l’autre. Par exemple, en Colombie-Britannique, un organisme de réglementation (connu sous le nom de College) peut être créé par un Order in Council – ce qui signifie qu’aucune nouvelle législation n’est nécessaire. Au Nouveau-Brunswick, il faut élaborer et présenter un projet de loi d’initiative parlementaire. En Ontario, un nouveau texte législatif visant à réglementer la psychothérapie a été introduit dans le cadre de la loi sur les professions de santé réglementées de l’Ontario (Ontario Regulated Health Professions Act).
Au Canada, il existe un statut législatif national intitulé Accord canadien de libre-échange (ACLE). Toutes les provinces et tous les territoires, ainsi que le gouvernement fédéral, sont signataires de cet accord. Il impose des pratiques et des politiques en matière de circulation des services, des produits et des personnes à l’intérieur du Canada. Le chapitre 7 de l’ALEC comprend des dispositions visant à favoriser la mobilité nationale de tous les travailleurs au Canada, y compris ceux qui exercent une profession libérale.
À l’heure actuelle, six provinces canadiennes disposent d’une législation en la matière : l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Alberta (le College est en attente de proclamation).
Les provinces de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l’Alberta et de Terre-Neuve disposent chacune d’une fédération d’associations de conseillers et de thérapeutes (FACT) qui plaide en faveur de la réglementation des thérapeutes-conseils et qui fait le nécessaire pour être prête lorsque cela se produira.
La protection de l’activité protège et restreint l’activité professionnelle qui ne peut être exercée que par des professionnels de la santé réglementés et autorisés à le faire.
La protection des titres protège et restreint l’utilisation des titres professionnels de thérapeute-conseil et de psychothérapeute agréés ou autorisés. Cela signifie qu’il est illégal d’utiliser ces titres protégés à moins que l’utilisateur ne soit membre de l’ordre provincial de réglementation dans lequel il réside.
La protection du titre et de l’activité informe les membres de la communauté dans laquelle les professionnels portant ces titres protégés choisissent d’exercer qu’ils ont acquis ces titres en vertu des qualifications professionnelles qu’ils possèdent. En outre, ces qualifications ont été évaluées et approuvées par un collège indépendant de régulateurs ayant l’obligation légale de le faire.
L’association professionnelle se consacre aux praticiennes et praticiens.
Une association professionnelle a pour but de défendre et protéger une profession, d’offrir des possibilités d’apprentissage continu, de mieux faire connaître l’association et de favoriser sa reconnaissance, ainsi que de faire valoir les besoins de ses membres.
La mission principale de l’ordre professionnel est de protéger le public contre tout préjudice potentiel causé par un praticien ou une praticienne.
Adhésion à l’ordre + adhésion à l’association = pratique exemplaire
Les ordres professionnels et les associations professionnelles remplissent des fonctions distinctes. Les ordres professionnels ont pour rôle de servir et protéger les intérêts du public – les utilisateurs des services –, tandis que les associations professionnelles se consacrent à la défense des intérêts de leurs membres – les fournisseurs des services – et de leur profession.
Vous tirerez des avantages évidents à demeurer membres de votre association professionnelle après avoir adhéré au nouvel ordre professionnel. Ainsi, l’ACCP :
- fera la promotion de la profession;
- vous donnera accès à une assurance responsabilité civile;
- sera pour vous une excellence source d’information dans l’éventualité où des modifications seraient apportées aux lois et règlements régissant la profession. L’ACCP vous aidera à interpréter ces changements et fera pression sur le gouvernement si ces derniers devaient nuire à l’exercice de votre profession ou à la protection du public.
La réglementation des professions par voie législative relève des provinces, et chacune a entrepris de le faire à sa façon.
Depuis les années 1990, l’ACCP contribue activement à l’avancement des démarches de réglementation des provinces en leur fournissant un appui financier ou en mettant des ressources humaines à leur disposition, ou les deux. Ainsi, l’ACCP a créé un fonds, le Fond national d’appui à la législation, en vertu duquel les provinces peuvent demander un financement pour soutenir leurs activités relatives à la réglementation.
T.-N.-L.
L’ACCP a contribué à la fondation de FACT-NL et rédigé la demande de réglementation, et elle participe activement aux discussions avec le ministère de la Santé de T.-N.-L. concernant cette demande. FACT-NL compte dorénavant sur l’ACCP pour se tenir au courant de ce qui se passe à l’échelle du pays, ce qui, dès lors, influence le gouvernement dans l’établissement de ses orientations.
Î.-P.-É.
L’ACCP a aidé à répondre aux demandes de renseignements du gouvernement et, une fois la démarche de réglementation entamée, en 2020, elle a soutenu activement l’équipe de l’Î.-P.-É. chargée du dossier et assisté à des réunions avec le conseiller principal en politiques responsable de la réglementation. L’ACCP a fourni un appui financier à l’Î.-P.-É. durant sa transition vers la réglementation.
N.-B.
L’ACCP a aidé activement l’équipe du Nouveau-Brunswick à franchir les étapes jusqu’à la proclamation de l’ordre professionnel. Elle l’a également soutenue financièrement.
Ont.
L’ACCP a été membre de l’Alliance ontarienne des praticiens en santé mentale et a joué un rôle de premier plan dans les discussions avec le gouvernement de l’Ontario, dès l’introduction de la loi jusqu’à la proclamation de l’ordre professionnel. Comme le processus ontarien était très détaillé, l’ACCP a organisé 14 ateliers à l’échelle de la province afin d’aider les praticiens ontariens à remplir leur demande d’adhésion. Elle a également fourni un soutien téléphonique aux praticiens dont les qualifications étaient inhabituelles. L’ACCP a aussi aidé l’Alliance financièrement.
Man.
L’ACCP a été un membre très actif du groupe chargé du projet de réglementation au Manitoba. Par souci d’uniformité avec d’autres groupes au pays, l’ACCP a convaincu le groupe de Manitoba de mener ses efforts sous un nouveau nom : FACT-Manitoba. L’ACCP a aidé à préparer la demande, répondu aux questions du gouvernement, participé au processus de consultation publique, réagi au processus de participation publique et aidé à mener les recherches nécessaires pour répondre aux questions qui seront posées aux audiences publiques. L’ACCP a assisté à des réunions avec des représentants du ministère de la Santé pour soutenir l’équipe de FACT-Manitoba. L’ACCP aide aussi financièrement FACT-Manitoba.
Sask.
L’ACCP a fondé FACT-SK et rédigé la demande exigée par le gouvernement. Elle a également organisé des réunions de FACT-SK, répondu aux demandes de renseignements du gouvernement et organisé des campagnes d’envoi de lettres à ce dernier.
Alb.
L’ACCP a participé à la fondation de FACT-AB et appuyé la démarche de réglementation en Alberta par l’octroi de ressources financières et humaines.
C.-B.
L’ACCP a été membre des divers groupes à l’origine des efforts de réglementation dans cette province. Sa mobilisation a commencé dans les années 1990, avec le dépôt d’une première demande auprès du gouvernement. L’ACCP soutient activement FACT-BC et a siégé à bon nombre des comités qui ont établi le profil de compétences et les règlements en matière d’inscription qui seront proposés au gouvernement lorsque le moment sera venu. L’ACCP a également assisté à des réunions avec le gouvernement et renseigné ce dernier sur la manière dont d’autres provinces ont procédé pour mettre en place la réglementation. Elle a fourni à cette fin des ressources humaines et financières.
Dans le cadre de ses activités, l’ACCP est intervenue au niveau provincial pour soutenir les divers groupes ayant entrepris des démarches de réglementation. Après l’obtention de la réglementation, l’ACCP continue d’assurer un soutien aux praticiens de la province en organisant des alliances provinciales. Le Partnership of Registered Psychotherapists Associations (PRPA) en est un bon exemple.
Chaque année, à l’occasion de son congrès, l’ACCP fait un bilan des activités en matière de réglementation dans chaque province à l’intention des praticiens. L’ACCP soutient financièrement FACT-BC depuis 2004.
Lors de la mise sur pied des ordres professionnels dans d’autres provinces, une filière spéciale a été créée pour les personnes déjà membres d’une profession réglementée dans une autre province. En fait, c’est une exigence prévue dans l’Accord de libre-échange canadien. Le nouvel ordre professionnel en Colombie-Britannique établira probablement une filière du même genre. Nous ne savons pas pour l’instant à quel moment tout cela sera mis en place.